"Éduquer, c'est la clé !" Le chef Olivier Roellinger à bord du Français
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Le chef cuisinier Olivier Roellinger était à bord du Français lors de notre escale malouine, à l’occasion d’une soirée spéciale le 23 novembre 2022.
A Saint-Malo, nul besoin de le présenter, tout le monde le connaît. Il se présente comme un « modeste cuisinier cancalais » mais Olivier Roellinger est un grand chef et un homme engagé.
Convié à bord du Français pour une soirée spéciale, il a pu faire le lien entre le réchauffement climatique et son métier de cuisinier.
Notre assiette peut changer le monde
Quelques chiffres rappelés par Olivier Roellinger lors de cette soirée :
- La moitié des produits de la mer en France sont consommés hors du foyer. Les premiers prescripteurs sont donc les cuisiniers.
- 90 % des prises dans le monde sont réalisés par 5 % des pêcheurs. « C’est à dire qu’il y a quand même des monstres de l’industrie de la pêche par rapport au nombre de pêcheurs. »
- 40 % des poissons pêchés dans le monde ne sont pas ramenés à terre.
- En moyenne, un poisson parcourt 3 000 kilomètres avant d’être consommé.
- 75 % des espèces aujourd’hui pêchées sont en danger.
« On a tous une part de responsabilité ! » rappelle Olivier Roellinger en évoquant les perturbateurs endocriniens rejetés dans les eaux usées dont 30 % finissent à la mer.
« J’ai compris que la première espèce en danger, en voie de disparition, ce sont les pêcheurs. Et qu’il nous appartient de sauver cette filière-là ! » Comment ? En valorisant les poissons qui sont pêchés et qui ne sont pas ramenés à terre comme par exemple le chinchard, surnommé le « bar des Anglais ». « Ce poisson vaut une fortune au Japon et nous, on le donne aux chats. »
Valoriser ces poissons délaissés permettra aux autres espèces surpêchées de se reproduire tranquillement et refaire les stocks.
En abordant les problématiques de l’augmentation de la température et l’acidification des mers et océans et de la pollution plastique, Olivier Roellinger a rappelé la fragilité de l’océan, qui est le plus grand régulateur de la planète.
« La mer, c’est nous. C’est le berceau de la vie. L’océan est une poubelle et nous sommes tous responsables. »
Faire rêver et émerveiller la jeunesse
Sur une note optimiste, Olivier Roellinger a salué notre initiative et a partagé avec le public présent son enthousiasme pour notre projet d’Ecole des pôles. « Vous embarquez toute une jeunesse sur un bateau comme celui-là et vous les faîtes rêver. […] C’est très joyeux de s’emballer ensemble sur un projet commun. »
« Lorsque je vois cette jeunesse qui fait preuve d’une lucidité et d’une clairvoyance et d’une maturité qui m’étonne tous les jours, je trouve ça génial ! Je pense que le monde qui est en train de disparaître, ce n’est pas la fin d’un monde, c’est surtout la naissance d’un nouveau monde. C’est une notion de « renaissance » ! »
« On ne pourra pas vivre sur une planète malade ! »
« Quand on était mômes, nous, ce qui nous faisait rêver c’était la fusée qui partait pour la lune, c’était conquérir la lune. La jeunesse du monde d’aujourd’hui, elle souhaite sauver la planète. Et bien sincèrement, je trouve cela bien plus emballant et j’aimerais bien avoir 20 ans parce que ce qu’il va se passer demain, ça va être vachement mieux que ce qu’il passe aujourd’hui, et même ce qu’il s’est passé hier. »
Olivier Roellinger est le parrain du collectif « Les pieds dans le plat« , une initiative engagée et citoyenne qui oeuvre auprès des établissements de restauration collective pour les accompagner dans leur transition alimentaire saine, biologique et durable. Le chef les accompagne pour que dans les cantines, les maternelles, les collèges ou les lycées, la cuisine soit faite 100% local, 100% bio.
Merci à nos mécènes qui nous soutiennent dans cette formidable aventure polaire et environnementale : La Fondation Iris, Ouréa, Bluspark, Fondation Maison Colin Seguin, Fondation Groupe EDF, Consoneo, Fondation d’entreprise Grand Ouest
Crédits photo : Oriane LAROMIGUIÈRE / Le Français, témoin des pôles 2022